Tous ceux ne pouvant pas vous procurer de réel soulagement lorsque vous vous croyez à terre – et la formulation n’est pas innocente – vous poussent indirectement sur des courants d’air, dans un retranchement strict permettant également la redirection vers le principe d’être capable en soi.
C’est dur, radical et sans détours mais celui qui survit nerveusement au dévoilement des illusions relationnelles et traverse les grandes déceptions affectives en étant capable d’en digérer la charge psycho-émotive en interne, seul et sans en transmettre l’énergie à son tour devient libre de découvrir sa propre puissance intérieure et de s’ancrer dans sa propre autonomie puis libre de ne pas transmettre la mémoire de cette souffrance et libre d’en être radié tout simplement et de ne plus appartenir au dévouement à l’expérimental de la souffrance au niveau de l’âme.
Physiologiquement c’est une pente raide et très savonneuse, c’est une insulte à la tendresse pour le système nerveux mais au niveau de la conscience et de sa transparence c’est très doux et libérateur de réaliser que personne ne vous aime réellement mais vous utilise comme une force instrumentale utile pour répondre à certains désirs ou besoins et jusqu’à un certain point, alors ensuite il est possible de plus en plus de devenir libre d’être simplement et de vivre spontanément au delà de ceci et au delà de l’espoir et au delà des outrages et au delà des crispations conséquentielles au déplaisir et au delà de la dépendance au plaisir de la satisfaction immédiate; en développant ses propres capacités en soi même pour découvrir qu’elles ont toujours été en soi et que la plupart du temps dans un échange vibrant, elles ont toujours été issues d’un élan vibratoire rayonnant qui n’a rien à voir avec l’autre mais venant d’une émanation intérieure portant son regard au dehors.
Ça c’est une réponse froide.
Mais la percussion du choc de l’inacceptable face à l’immersion dans un plan qui est très dépourvu d’empathie et en intelligence émotionnelle souvent attend une réponse chaude, à cause du vide de l’absence de présence parce que la majorité des individus sont là superficiellement et las car trop occupés à survivre ou convenir à des conventions, à sauver des apparences ou à exercer des rites et pour cela à reproduire occultement des formules ou des méthodes ancestrales pour tenter d’y parvenir de façon inconsciente et souvent inadéquate et ne laissant qu’une infime place à l’expression et au partage d’une sensibilité réellement consciente et intelligente.
Aurélia Delescluse.